We Reject Civil War [Nous refusons la guerre civile]

Discours de Sayyid Nasrullah,

le 7 décembre 2006

Condoléances à la famille du martyr Ahmad Mahmoud, martyr pour la défense de l’indépendance et la souveraineté du Liban.

Les gens du pouvoir ont essayé de susciter la peur chez vous pour vous empêcher de venir sur la place du rassemblement, mais ils ont oublié que vous êtes un peuple sans peur, ils parient sur votre fatigue, mais ils ont oublié que vous avez tenu 33 jours sous les bombes les plus meurtrières et non seulement sous la pluie et dans le froid.

Nous sommes plus forts que la fatigue, la faim, le froid, et plus forts que les lancements des fusées, qu’en est-il alors pour le lancement des paroles ?  Nous sommes plus forts que la guerre, qu’en est-il alors des menaces ?

Ce n’est pas un hasard si les forces libanaises, quelles que soient leurs appartenances confessionnelles, religieuses, politiques ou régionales, qui ont soutenu et accueilli la résistance et son peuple au cours des mois de juillet et août, constituent aujoud’hui l’opposition nationale et la soutient.  Ce n’est pas un hasard si les peuples, les gouvernements et les nobles dans ce monde qui ont soutenu la résistance au cours de la guerre sont ceux qui soutiennent l’opposition aujourd’hui.  En face, ce n’est pas un hasard si ceux qui ont appuyé la guerre israélienne contre le Liban soient ceux qui soutiennent le reste du gouvernement à la dérive présent dans le sérail gouvernemental.

En votre nom, j’appelle les Etats arabes soucieux du Liban à ne pas intervenir en tant que partie et de ne pas soutenir une partie contre l’autre.  Celui qui souhaite le salut du Liban et son unité doit tendre la main à tous les Libanais et de ne pas se contenter des rapports de leurs ambassades au Liban.

Et je dis aux membres du gouvernement illégitime que votre appui sur le soutien américain et occidental ne vous servira aucunement.  Ce sur qui ils s’appuient, et en premier lieu Georges Bush, a lui-même grand besoin d’être aidé et sauvé. . . .  Ce gouvernement a reçu et continue à recevoir depuis un an et demi un soutien américain et occidental comme il n’en a jamais reçu dans l’histoire du Liban, est-ce que cela ne suscite pas des questions ?  Pourquoi cet amour américain pour le gouvernement et pour le président de ce gouvernement ?

N’est-ce pas la honte que le cabinet restreint du gouvernement sioniste se réunisse pour discuter de la manière dont il faut soutenir ce gouvernement à la dérive au Liban ?  Certains ont proposé de le soutenir en se retirant de la partie libanaise du village al-Ghajar, d’autres de se retirer des fermes de Shebaa, pour donner cela en cadeau et en soutien politique et moral au groupe gouvernant dans le Liban.  Mais qu’ont-ils fait pour vous ?  Ils ne se sont retirés ni du Ghajar, ni des fermes de Shebaa, même cela, ils n’ont pas voulu vous l’accorder.  Tout ce soutien américain, occidental et israélien ne donne-t-il pas matière à réflexion ?

Nous, dans l’opposition, nous insistons sur notre revendication et notre objectif, qui sont la constitution d’un gouvernement d’unité nationale libanaise réelle.  Pourquoi ?  parce que la constitution spécifique, multiple et variée du Liban signifie que le pouvoir d’une seule partie a toujours mis le Liban face au mur, le Liban ne peut se lever que par la participation et l’accord, par la solidarité et la coopération, et non par l’accaparement.  Nous voulons un gouvernement d’unité nationale car c’est le seul moyen d’empêcher toute tutelle étrangère et que le monde l’entende, nous voulons un gouvernement libanais dont la décision est libanaise, la volonté, la souveraineté sont libanaises, et c’est ce à quoi nous tendons, c’est ce qui garantira au Liban sa sécurité, sa stabilité, son avenir, son épanouissement, son salut et son unité.  Nous refusons toute tutelle étrangère, qu’elle soit celle d’un ennemi, d’un ami ou d’un frère.

Lorsque les portes du dialogue ont été fermées, lorsque la consultation a été bloquée par l’accaparement et le pouvoir, notre alternative fut de descendre à la rue, et tout en étant dans la rue, dans le rassemblement, dans les manifestations, nous n’avons pas cessé de négocier.  Nous resterons dans la rue et celui qui veut négocier avec l’opposition et discuter, les portes de ses dirigeants sont ouvertes.

Nous trouvons positive l’initiative du conseil maronite, elle porte plusieurs traits positifs qui méritent d’être discutés.

Notre rassemblement est pacifique, civil et civilisé.  Ce sont eux qui ont assassiné le martyr Ahmad Mahmoud, ils ont voulu nous entraîner à un conflit armé et aux combats.  Mais au nom du martyr, de tous ses camarades, de tous ceux qui sont dans l’opposition, je dis à l’équipe au pouvoir et à ses forces politiques, et malheureusement, à quelques-unes de leurs milices : nous refusons la guerre civile, nous refusons la guerre entre les confessions, entre les religions, entre les forces politiques.  Nous refusons tout affrontement armé dans la rue, tout comme nous refusons tout affrontement dans la rue.  Nous avons voulu que notre mouvement soit civilisé et pacifique, et nous l’avons prouvé le vendredi dernier, au cours du rassemblement inégalé encore dans l’histoire du Liban.

Je dis aux Libanais et à tous les peuples de la région, à ceux qui poussent à la guerre civile, toute guerre civile est une perte pour tous, je ne dis pas vous perdez et nous gagnons, mais tous, nous perdons.  Tous les Libanais perdent. . . . Et même si vous tuez Ahmad Mahmoud, même si vous tuez un millier de Ahmad Mahmoud, nous ne lèverons les armes contre personne.

Ils ont oublié, ceux-là, et plusieurs d’entre eux faisaient partie du gouvernement qui avait interdit la manifestation en août 93, lorsque les coups de feu ont été tirés et que dix martyrs et 50 blessés sont tombés, nous n’avons levé les armes contre personne.  Nous n’avons pas besoin des armes pour vous défaire, car nos armes sont uniquement pour faire face aux sionistes.  Nous, par nos voix, nous assurerons votre défaite, par le sang de Ahmad Mahmoud, nous assurerons votre défaite, par le sang de tout martyr opprimé que vous pourrez tuer, nous assurerons votre défaite, par notre insistance sur l’unité, sur la fraternité, sur la concorde.

Certains responsables religieux et politiques disent  aux gens dans les cercles restreints : “ils ont des armes et des fusées dirigées contre vous, ils vont détruire vos maisons”.  Je demande à tous ceux-là et à ceux qui les écoutent : celui à qui nous avons démoli une maison, qu’il vienne et réclame son compte, celui dont nous avons fait couler le sang au Liban, qu’il vienne et réclame des comptes.  Mais vous qui excitez les gens, combien de maisons avez-vous détruites, combien de gens avez-vous tués ?  Nous ne voulons ni tuer, ni menacer personne.

Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une guerre civile, ni à une lutte confessionnelle ou autre sédition interne.

Je suis triste de discuter autour d’une table avec des gens qui veulent discuter des armes de la résistance, qui n’ont jamais été dirigées vers l’intérieur, qui veulent arracher ces armes, alors qu’ils font venir, cachent et distribuent les armes dans plus d’une région et plus d’un lieu. Ils ont envoyé leurs milices armées pour vous couper la route lors de votre retour du rassemblement et ils ont assassiné Ahmad Mahmoud et blessé d’autres.

Ils ne peuvent supporter la démocratie qu’ils prétendent défendre.  Combien de menaces ont-ils envoyés à des personnalités de l’opposition, notamment ces personnalités nationales qui appartiennent à la confession sunnite.  N’ont-ils pas envoyé des voitures et des hommes armés pour encercler les maisons et les lieux d’activité de ces personnalités ?

L’incitation confessionnelle est une erreur, un crime historique, religieux, humain et politique.

Aujourd’hui, je réclame une commission arabe d’enquête, de la Ligue arabe, ou une commission islamique, de l’Organisation de la conférence islamique, afin qu’elle vienne et enquête : quiconque fait de l’incitation confessionnelle ou religieuse est un traître.  Qu’elles viennent enquêter. Qui lance des discours confessionnels ou religieux ?  Qui fait de l’incitation ?  Qui diffuse des communiqués légalisant le meurtre de gens appartenant à une ou telle autre confession ?  Qui transforme le conflit politique au Liban en conflit religieux ?

Ils veulent entamer notre place dans le monde arabe, mais le monde arabe sait et si nous avons obtenu cette place, c’est parce qu’il le sait, nous sommes les gens qui défendons une cause noble et sacrée, et nous servons notre cause.  Nous ne réclamons pas de postes, ni de place ni des hommages, et même dans le prochain gouvernement d’unité nationale, nous ne réclamons aucune part au Hizbullah.  Nous ne revendiquons pas de pouvoir, ni de postes, nous portons une cause, et nous la défendons avec notre sang et nos fils.

Je m’adresse à tout Libanais et à tous les peuples arabes et musulmans, qui suivent les événements du Liban en détail et je leur demande : est-ce qu’ils acceptent que nous nous taisions ou que nous soutenions un gouvernement lequel est soutenu George Bush et Ehud Olmert ?  Est-ce qu’ils acceptent que nous nous taisions face à un gouvernement qui a prouvé formellement qu’il ne possède pas une résolution nationale libanaise mais est soumis à la volonté et la décision de l’ambassadeur américain Feltman et Condolezza Rice ?  Ce gouvernement n’est pas celui de l’unité nationale, et ils disent : l’opposition vise le gouvernement des sunnites au Liban.  Cela n’est pas vrai.  Je leur dis et que tout le monde entende, et je suis sincère : si ce gouvernement est un gouvernement des sunnites du Liban, je serai le premier à lui obéir .

Qu’ils cessent de jouer sur le confessionnalisme!

Vous le savez, nous sommes dès le début contre l’invasion américaine de l’Irak, et cela a été maintes fois proclamé et nous avons été insultés à cause de notre attitude, mais les insultes ne nous intéressent pas, car la position est juste.  Mais vous (l’équipe au pouvoir), vous êtes pour le maintien de l’occupation américaine, vous louez cette occupation, vous la jugez juste et refusez sa fin.  Vous appelez l’administration Bush à envahir et occuper la Syrie, des terres arabes et musulmanes.  Nous, nous sommes avec la résistance en Palestine, en Irak, et dans tout endroit où un peuple noble lutte pour libérer sa terre de l’occupation, de la domination et de la tutelle.

Ne prenez pas prétexte d’un groupe shiite ici ou là, comme aucun shiite ne devrait prendre prétexte de l’attitude d’un groupe sunnite ici et là.  Est-ce que nous devons juger les sunnites parce qu’un président arabe a signé un traité avec Israël à Camp David ?  Est-ce que les sunnites sont responsables de l’accord de Camp David ? . . .

Il est regrettable que ces derniers temps, l’équipe au pouvoir a voulu ouvrir à nouveau le dossier de la guerre de juillet et août, faisant porter la responsabilité de la guerre et les destructions au Hizbullah.  Il semble qu’il y ait une note générale adressée à tous.  Je fais personnellement partie de ceux qui ont toujours voulu remettre à plus tard les paroles sur ce dossier, pour l’intérêt des Libanais, mais puisque vous insistez, écoutez.

Concernant la guerre : je réclame la constitution d’une commission juridique libanaise, composée de juges équitables, ou d’une commission arabe, pour ouvrir une enquête sur la dernière guerre.  Ils nous accusent, mais aujourd’hui, en toute franchise, je vais les accuser.

Celui qui a demandé aux Etats-Unis, à George Bush et Dick Cheney, officiellement, de faire la guerre contre le Liban, à cause des armes de la résistance, et parce que l’armée libanaise est une armée patriotique qui refuse l’affrontement avec la résistance, ceux qui ont demandé aux Américains qu’Israël lance sa guerre contre nous, savent qui ils sont, je les connais et je souhaite que ne vienne pas un jour où je serai contraint de les citer publiquement.

Ils avaient prévu une prison dans une colonie au nord de la Palestine occupée, Roshbina, qui est une base militaire, aérienne, qui peut contenir environ 10.000 prisonniers.  Est-ce que ces prisonniers seraient seulement du Hizbullah ?  Non, ils auraient pu être de tous ceux qui sont opposés à l’équipe au pouvoir au Liban.

Ceux qui portent la responsabilité de la guerre au mois de juillet n’est pas la résistance, puisque le communiqué du gouvernement lui reconnaît explicitement le droit d’agir pour libérer la terre et les prisonniers.  Celui qui porte la responsabilité de la guerre et de la destruction est celui qui a demandé aux Etats-Unis et à Israël de prendre cette opération pour prétexte pour lancer sa guerre contre le Liban, et j’accepte un tribunal neutre et une commission d’enquête neutre.

Lors de la guerre, ils avaient accepté la première version du projet américano-français, mais lorsqu’ils ont été surpris par le refus national au Liban, ils ont changé.  Lorsque Olmert a déclaré cet été que des parties du gouvernement libanais l’avaient contacté insistant pour poursuivre la guerre, cela était vrai, nous savons qui sont ceux-là, et j’espère que ne viendra pas le jour où je serai contraint de dévoiler leurs noms.

Concernant le premier ministre d’un gouvernement devenu illégitime, je lui demande : lorsqu’en pleine guerre, les sionistes ont détruit tous les ponts et les routes pour couper les voies d’acheminement des armes à la résistance, et qu’ils ont échoué, et que ces voies ont continué à fonctionner jusqu’au dernier jour, je lui demande : n’as-tu pas demandé à l’armée libanaise de confisquer les armes de la résistance ?  Concernant cela, j’accepte une commission d’enquête, les témoins sont vivants, et ceux que j’ai envoyés pour négocier avec lui, la nuit, pour geler cette décision, sont toujours en vie.

Mais plus grave encore. . . . Alors que les appareils de la sécurité interne dépendants du pouvoir devaient poursuivre et rechercher les espions et les réseaux israéliens qui informaient les Israéliens pour qu’ils bombardent, malheureusement, un des appareils officiels de la sécurité a agi pendant la guerre pour rechercher les lieux où se trouvaient les dirigeants du Hizbullah, et notamment le lieu où je me trouvais personnellement au cours de la guerre.

Mais avec tout ce que j’ai avancé, et le monde pourrait être surpris et vous allez l’être, nous sommes les porteurs de valeurs et nous portons la culture du pardon et de l’amour, je vous pardonne mais s’ils veulent que je rende des comptes, je suis prêt.

De nouveau je m’adresse à l’équipe au pouvoir : vous vouliez nous faire peur, empêcher les gens de venir aux places pour le rassemblement, mais vous ne pourrez pas nous entraîner dans une lutte confessionnelle.  Et vous n’entendrez aucun cri de secours, ni de faiblesse de notre part, car nos revendications sont justes.

Si vous insistez dans votre refus, l’opposition a commencé à étudier une autre alternative. Après un certain temps, nous n’accepterons plus un gouvernement d’unité nationale présidé par l’un de vous.  Après un certain temps, notre but sera de faire tomber ce gouvernement et la formation d’un gouvernement provisoire pour organiser les élections législatives et vous savez d’avance qui sera le vainqueur.  Ce gouvernement sera présidé par un sunnite, patriote, propre, digne.  Et les sunnites patriotes sont nombreux à pouvoir assumer des postes de responsabilité.  Mais nous ne vous supprimons pas, nous vous accorderons le minimum.

Pour poursuivre notre rassemblement pacifique et civilisé (. . .)

J’appelle les masses à participer le dimanche à 15 h au rassemblement pour renouveler les revendications, pour affirmer la présence populaire de l’opposition nationale libanaise.

Ils poursuivent la guerre de juillet-août et nous poursuivons notre lutte pour la défense de l’identité du Liban, de l’unité et la dignité du Liban.

Speech by Sayyid Nasrallah,

7 December 2006

Condolences to the family of the martyr Ahmad Mahmoud, a martyr for the defense of independence and sovereignty of Lebanon.

Those in power have sought to strike fear in your heart to prevent you from coming to the place of assembly, but they have forgotten that you are people without fear.  They bet on your fatigue, but they have forgotten that you persevered for 33 days under the most lethal bombs, not just under the rain and in the cold.

We are stronger than fatigue, hunger, the cold, and stronger than missile attacks — then are we not stronger than verbal attacks?  We are stronger than war — then are we not stronger than threats?

It is no accident if the Lebanese forces — who share confessional, religious, political, or regional memberships with the resistance, and who supported and accommodated the resistance and its people in July and August — today are part of the national opposition and support it.  It is no accident if the peoples, governments, and noble souls in this world who supported the resistance during the war are the ones who support the opposition today.  On the other hand, it is no accident if those who supported the Israeli war against Lebanon are the ones who support the rump government adrift in the governmental seraglio.

In your name, I call on the Arab states concerned about Lebanon not to intervene as a party and not to support one party against the other.  Those who wish for the safety and unity of Lebanon must lend a hand to all the Lebanese and must not be satisfied with the reports from their embassies in Lebanon.

And I say to the members of the illegitimate government that your reliance on the American and Western support will not be useful to you at all.  Those on whom they rely, George Bush above all, themselves are in dire need of help and rescue. . . .  This government received and has continued to receive American and Western support for a year and a half like never before in the history of Lebanon — doesn’t that raise questions?  Why this American love for this government and its president?

Isn’t it a shame that the inner cabinet of the Zionist government has to meet to discuss the way in which it needs to support this rudderless government in Lebanon?  Some proposed to support it by withdrawing from the Lebanese part of Al-Ghajar Village, others by withdrawing from Shebaa Farms, to give it as gift, in political and moral support, for the group controlling Lebanon.  But what did they do for you?  They withdrew neither from Ghajar nor from Shebaa Farms — they did not want to grant even that to you.  Doesn’t all the American, Western, and Israeli support make you think?

We, in the opposition, insist on our demand and our goal, which are the formation of a real Lebanese national unity government.  Why?  Because the special, multiple, and diverse composition of Lebanon means that power in the hands of only one party always pinned Lebanon up against the wall.  Lebanon can rise only by accord and participation, solidarity and cooperation, not by monopolization.  We want a government of national unity because it is the only means to prevent any foreign tutelage, and, may the world understand, we want a Lebanese government whose decision is Lebanese, whose will and sovereignty are Lebanese — that is what we aim for.  That is what will guarantee Lebanon’s security, its stability, its future, its flowering, its safety, and its unity.  We refuse any foreign tutelage, be it the tutelage of an enemy, a friend, or a brother.

When the doors of dialogue were closed, when consultation was blocked by power and monopoly, our alternative was to go into the streets, and, while being in the streets, assembling, and holding demonstrations, we did not stop negotiating.  We will remain in the streets, and, for those who want to negotiate with the opposition and to discuss, the doors of the opposition leaders are open.

We find the initiative of the Maronite council positive.  It has several positive features which deserve to be discussed.

Our gathering is peaceful, civil and civilized.  It is they who killed the martyr Ahmad Mahmoud — they wanted to drag us into armed conflict and combat.  But, in the name of the martyr, all his comrades, all those who are in the opposition, I say to the party in power and its political forces and, unfortunately, some of their militias: we reject civil war, we reject war between sects, religions, political forces.  We reject any armed confrontation in the street, just as we reject any confrontation in the street.  We have meant our movement to be civilized and peaceful, and we proved it last Friday, during the assembly unequalled in the history of Lebanon.

I say to the Lebanese, to all the people of the region, and to those who are pushing for a civil war: any civil war is a loss for all.  I do not say you lose and we win, but we all lose.  All the Lebanese lose. . . . And even if you kill Ahmad Mahmoud, even if you kill a thousand Ahmad Mahmouds, we will not raise arms against anyone.

They have forgotten — several of them were part of the government which prohibited the demonstration of August 1993 — when shots were fired and ten became martyrs and 50 fell wounded, we did not raise arms against anyone.  We do not need weapons to take you down, because our weapons are only to face the Zionists.  We, by our voices, will ensure your defeat.  By the blood of Ahmad Mahmoud, by the blood of any oppressed martyr whom you will be able to kill, we will ensure your defeat.  We will ensure your defeat, by our insistence on unity, fraternity, harmony.

Certain religious and political personages in charge say to people in the inner circles: “they have weapons and rockets aimed against you, they will destroy your houses.”  I ask all of them and those who listen to them: if there is anyone whose house we demolished, let him come forward and settle his account; if there is anyone whose blood we shed in Lebanon, let him come forward and settle his account.  But, you who incite people, how many houses have you destroyed, and how many people have you killed?  We do not wish to kill or threaten anyone.

We will not let ourselves become dragged into a civil war, or a sectarian strife, or any other internal sedition.

I am sad that we have to discuss around a table with people who want to discuss the weapons of the resistance, which have never been aimed against any Lebanese, people who want to wrest these weapons from the resistance while importing, hiding, and distributing weapons in more than one area and more than one place.  They sent their armed militias to cut off the road at the time of your return from the assembly, and they killed Ahmad Mahmoud and wounded others.

They cannot support the democracy which they claim to defend.  How many threats have they sent to leaders of the opposition, especially national leaders of the Sunni faith?  Have they not sent cars and armed men to encircle these leaders’ houses and places of business?

Sectarian incitement is an error, a historical, religious, humanitarian, and political crime.

Today, I request that an Arab commission of inquiry, the Arab League, or an Islamic commission, the Organization of the Islamic Conference come and investigate: whoever committed religious or sectarian incitement is a traitor.  May they come and investigate.  Who is issuing religious or sectarian speeches?  Who is committing incitement?  Who is disseminating communiqués legalizing the murder of people belonging to one or another confession?  Who is transforming the political conflict in Lebanon into religious conflict?

They want to undermine our place in the Arab world, but the Arab world is aware, and if we earned this place, that is because the Arab world knows that we are the people who are defending a noble and sacred cause, and we are serving our cause.  We demand neither offices, nor positions, nor homages, and even in the next government of national unity, we do not demand any allotment for Hizbullah.  We do not demand power or positions — we uphold a cause, and we defend it with our blood and our sons.

I address myself to all Lebanese and to all Arab and Muslim peoples, who are following the events of Lebanon closely, and I ask them: do they accept the argument that we should keep quiet or support a government that is supported by George Bush and Ehud Olmert?  Do they accept the argument that we should remain silent in the face of a government that has officially proved that it cannot make a Lebanese national decision but is subject to the will and decision of the American ambassador Feltman and Condoleezza Rice?  This government is not a national unity government.  They say: the opposition is taking aim at the government of Sunnis in Lebanon.  That is not true.  I say to them — may everyone understand — and I am sincere: if this government is a government of the Sunnis of Lebanon, I will be the first to obey it.

I wish they stopped exploiting sectarianism!

You know it — from the beginning we have opposed the American invasion of Iraq, and we have said so many times.  We have been insulted because of our stance, but insults do not interest us, because our position is right.  But you (the party in power), you are for the maintenance of the American occupation, you glorify this occupation, you judge it just and refuse to end it.  You ask the Bush administration to invade and occupy Syria, the Arab and Muslim lands.  We are with the resistance in Palestine, in Iraq, and in any place where noble people are fighting to liberate their land from occupation, domination, and tutelage.

Do not use a Shi’i group here or there as a pretext, just as no Shi’i should use the stance of a Sunni group here and there as a pretext.  Do we have to judge the Sunnis because an Arab president signed a treaty with Israel at Camp David?  Are the Sunnis responsible for the Camp David agreement? . . .

It is regrettable that, lately, the party in power wanted to reopen the case of the war of July and August, to make Hizbullah bear responsibility for the war and destruction.  It seems that there is a general note addressed to all.  I personally am one of those who always wanted to postpone the discussion of the case, in the interest of the Lebanese, but, since you insist, listen.

Concerning the war: I ask the formation of a Lebanese legal commission, composed of fair judges, or an Arab commission, to open an investigation into the last war.  They accuse us, but today, in all frankness, I will accuse them.

Those who demanded, officially, that the United States, George Bush and Dick Cheney, make war against Lebanon, because of the weapons of the resistance, and because the Lebanese army is a patriotic army that refuses any confrontation with the resistance, those who demanded of the Americans that Israel launch its war against us, know who they are.  I know them, and I hope that the day will not come when I will be compelled to name them publicly.

They envisioned a prison in a colony in the north of occupied Palestine, Roshbina, which is a military airbase that can contain approximately 10,000 prisoners.  Would these prisoners be only members of Hizbullah?  No, they could have been of all those who are opposed to the party in power in Lebanon.

Those who have the responsibility for the war in July are not the resistance, since the official statement of the government explicitly recognizes its right to act to liberate our land and prisoners.  Those who have the responsibility for the war and destruction are the ones who asked the United States and Israel to use this operation as the pretext to launch their war against Lebanon, and I accept a neutral tribunal and a neutral commission of inquiry.

During the war, they accepted the first version of the American-French project, but when they were surprised by national rejection in Lebanon, they changed their position.  When Olmert declared this summer that some parties of the Lebanese government had contacted him, insisting that Israel continue its war, he said the truth.  We know who they are, and I hope that the day will not come when I will be compelled to reveal their names.

As for the Prime Minister of a government that has become illegitimate, I ask him: when, in the middle of the war, the Zionists destroyed all the bridges and roads to cut off the routes to transport weapons to the resistance and they failed, and when these routes continued to function until the last day, didn’t you ask the Lebanese army to confiscate the weapons of the resistance?  Concerning this question, I accept a commission of inquiry.  The witnesses are alive, and those whom I sent over to negotiate with him, at night, to suspend that decision, are still alive.

But more serious still. . . .  Whereas the internal security apparatuses dependent on the party in power were supposed to continue to search for the Israeli spies and the networks that informed the Israelis of where to bomb, unfortunately, one of the official security apparatuses sought during the war to locate where the Hizbullah leaders were, especially where I was personally during the war.

But for all I have said — the world might be surprised and you will be — we have our values and the culture of forgiveness and love.  I forgive you, but if they want me to debrief them, I am ready.

Again I address the party in power: you wanted to frighten us, to prevent people from coming to the places of assembly, but you will not be able to drag us into a sectarian battle.  And you will not hear any cry for help or see weakness among us, because our demands are just.

If you insist on your refusal, the opposition has started to study another alternative.  After a certain time, we will no longer accept a national unity government presided over by one of you.  After a certain time, our goal will be to make this government fall and to form a provisional government to organize legislative elections, and you know in advance who will be the winner.  This government will be headed by an honest, worthy Sunni patriot.  And the patriotic Sunnis who are fit for the positions of responsibility are numerous.  But we do not remove you — we will grant you a minimum.

To continue our peaceful and civilized assembly (. . .).

I invite the masses to participate, on Sunday at 3 p.m., in the assembly to repeat the demands, to affirm the popular presence of the Lebanese national opposition.

They continue the July-August war, and we continue our struggle for the defense of the identity of Lebanon, the unity and the dignity of Lebanon.


The French translation was provided by the Centre d’Information sur la Résistance en Palestine and distributed via the ASSAWRA mailing list among others.  Translation by Yoshie Furuhashi (@yoshiefuruhashi | yoshie.furuhashi [at] gmail.com).