More than 110,000 students in Quebec went on strike September 24, according to the Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES–Student coalition for environmental and social transition), the Quebec organizer of the demonstrations together with the Innu collective Mashk Assi, Solidarité sans frontières and Pour le futur Montréal. They marched in about a dozen cities, including Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau (Ottawa), Alma, Rimouski, Granby, La Pocatière and Joliette–10 to 15 thousand in Montréal, two to three thousand in Québec and hundreds elsewhere. As might be expected, some politicians attended, their presence and mollifying comments featured in the mass media. But a relatively large contingent from Québec solidaire contrasted with the minimal trade-union and popular presence, represented by only a few banners.
Priority in the messaging was given to signs (see my photo album) ranging from the predominant eco-anxiety (“Un futur, quel futur?”) to calls for action (“Planète qui crève. Élèves en grève”–Planet is dying, students are striking) and denunciations of the system (“Le climat change, pourquoi pas le système”), invoking a “climate revolution” in the form of some concrete and mobilizing demands: “Justin pipeline Trudeau, François ‘third link’ Legault,1 how dare you?” or “Leave it in the ground.” The general theme of the Montréal demonstration–“Justice sociale, Climate justice, même combat” on the huge banner opening the march–summed it up well.
Strategy and Alliances
Both the opening speeches and the end point of the Montréal march revealed the coalition’s judicious choices in terms of strategy and alliances. First to address the crowd, its banner preceding the general one for the demonstration, was the Innu collective Mashk Assi. The demonstration wound up in front the RCMP offices “as a sign of support to the protesters in Fairy Creek, in British Columbia, who are calling for a moratorium on the cutting down of old-growth forests. As of yesterday, 1,089 people have been arrested by the RCMP in Fairy Creek, making it the biggest movement of civil disobedience in Canada’s history” (La Presse).
Also speaking was a Montréal citizens’ association fighting the extension of the Port of Montréal in the L’Assomption wetland to speed the circulation of commodities through extended highways and construction of a truck-rail shipping complex. […] This was followed by a presentation of the movement Solidarité sans frontières, which calls for a massive opening of the borders to persons fleeing wars and poverty in the dependent countries, victims of imperialism and its local lackeys, their condition worsened by climate catastrophes and unbearably prolonged heat waves. In conclusion, the demonstration heard from a doctor representing the Quebec association of doctors for the environment and a health worker who eloquently demonstrated how the obvious consequences of the COVID-19 pandemic are a foretaste of what is coming from climate warming, and why our healthcare system is unprepared to cope with it.
Regrettably absent from the speakers’ tribune was the FRAPRU (Front d’action populaire en réaménagement urbaine–Urban redevelopment popular action front), one of the few popular organizations present at the demonstration with its banner, which calls for annual construction of 10,000 eco-energy social housing units, to help reduce GHGs and poverty while creating good jobs.
This demonstration was also preparatory for the Quebec component of the global mobilization planned to coincide with the COP-26 climate conference in early November. The COP-26 Coalition has chosen Friday, November 6 as the day of mass demonstration in Glasgow and elsewhere in the world.
Addendum
Several hundred childcare workers in the Centres de petite enfance (CPE), affiliated to the CSN, demonstrated in the morning rain on September 24, while more than 10,000 of their co-workers struck for the day, protesting their abysmal wages. They are asking for parity with education workers, according to the president of the union in the Quebec City region.
We too often forget that these jobs are by definition ecological, for they require almost no mechanical, let alone fossil, energy, but a lot of human energy. Their purpose is to create rich social relations, the fabric of society, an antidote to the mass consumption materially based on alienated labour for profit, whether on the production line, under electronic surveillance, or isolated in front of one’s computer in a cubicle or at home. Their human labour with other humans is an integral part of the alternative society of care for people and the earth. The presence of this union at the climate mobilizations was needed to signify the advent of the trade-unions that can transform the climate-biodiversity movement into this realism that demands the impossible. •
Translation by Richard Fidler.
Dans le sillage pandémique, la renaissance des mobilisations climatiques
Cent mille étudiant-e-s en grève, de 15 à 20 mille qui manifestent au Québec
Selon la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), organisatrice des manifestations climatiques du 24 septembre avec la collaboration du collectif innu Mashk Assi, de Solidarité sans frontières et Pour le futur Montréal, dans une dizaine de villes du Québec dont Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau (Ottawa), Alma, Rimouski, Granby, La Pocatière et Joliette, un peu plus de 110 000 personnes étudiantes ont fait grève ce jour-là. Dans la rue, elles étaient de dix à quinze mille à Montréal, de deux à trois mille à Québec et quelques centaines ailleurs. Comme on pouvait s’y attendre, la récupération politicienne était au rendez-vous et sa place dans les grands médias prééminente en propos lénifiants. Mais signalons le cortège de quelques dizaines de personnes de Québec solidaire à Montréal qui contrastait avec la présence syndical et populaire réduite à quelques fanions et à l’une ou l’autre bannière.
Médiatiquement parlant, on aurait apprécié que la priorité soit donnée aux messages sur les affiches (voir l’album de photos) allant de la prédominante éco-anxiété (« Un futur, quel futur?) aux appels à l’action (« Planète qui crève. Élèves en grève ») en passant par la dénonciation du système (« Le climat change, pourquoi pas le système ») ce qui appelle la « révolution climatique » s’incarnant par la transition de quelques revendications concrètes et mobilisatrices (« Justin pipeline Trudeau, François troisième lien Legault, comment osez-vous? », « Leave it in the ground »). Le mot d’ordre général de la manifestation de Montréal sur la grande bannière ouvrant la marche–« Justice sociale–Climate justice, même combat »–ramassait bien le tout.
Discours et parcours qui transmettent une stratégie et une politique d’alliance
À noter particulièrement l’économie et le choix judicieux des discours d’ouverture et le lieu d’aboutissement de la marche de Montréal lesquels témoignent de la stratégie et de la politique d’alliance de la coalition. Au départ on trouve renouveler l’alliance avec les nations autochtones par l’intermédiaire du collectif innu Mashk Assi qui fut le premier à s’adresser à la foule et dont la bannière précédait celle générale de la manifestation. La manifestation se termina devant les bureaux de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) « en signe de soutien aux protestataires de Fairy Creek, en Colombie-Britannique, qui réclament un moratoire sur les coupes forestières. En date du 23 septembre, 1089 personnes avaient été arrêtées à Fairy Creek par la GRC, ce qui en fait le plus grand mouvement de désobéissance civile de l’histoire du Canada. » (La Presse)
Vint ensuite la prise de parole de l’association citoyenne Mon6600/Parc nature/Mercier-Hochelaga-Maisonneuve qui a organisé une manifestation de 500 personnes le 18 septembre (album de photos) contre l’extension du Port de Montréal dans la grande friche L’Assomption pour accélérer la circulation des marchandises via le prolongement d’autoroutes et la construction d’une polluante et imposante plateforme de transbordement camion-rail par la compagnie Ray-Mont. Ce lien naissant souligne la nécessité de l’enracinement des grandes mobilisation enlevantes mais qui arrivent difficilement à s’installer et modifier le paysage socio-politique. À l’envers de la médaille, il contribue à nationaliser des luttes locales qui n’ont pas le rapport de forces pour vaincre à elles seules des ennemis coalisant gens d’affaires et tous les niveaux de gouvernement mangeant dans leurs mains par nécessité économique et financière.
S’ensuivit la présentation du mouvement Solidarité sans frontière qui défend l’ouverture radicale des frontières aux personnes fuyant guerres et misères de pays dépendants, sous la houlette impérialiste et de leurs sbires nationaux, envenimées par les catastrophes climatiques et les invivables canicules prolongées. En conclusion se firent entendre une médecin représentant l’Association québécoise des médecins pour l’environnement et un travailleur de la santé qui éloquemment et concrètement démontrèrent que les conséquences bien évidentes de la pandémie covid-19 sur la santé annoncent ce que seront celles du réchauffement climatique ce pour quoi notre système de santé n’est pas du tout à la hauteur. On peut cependant regretter l’absence sur la tribune de la lutte pour le logement devenu crucial alors que le FRAPRU, une des rares organisations populaires présente à la manifestation avec sa bannière, aurait pu populariser sur la tribune sa revendication de la construction annuel de 10 000 logements sociaux écoénergétiques ce qui est à la fois réducteur de GES et de pauvreté tout en étant créateur de bons emplois.
Un appel d’air pour les 5 et 6 novembre
Cette manifestation constitue un appel d’air pour le volet québécois de la mobilisation mondiale lors de la COP-26 au début novembre. La COP 26 Coalition a désigné le vendredi 5 novembre comme journée de grève mondiale et d’action sur le lieu de travail et samedi 6 novembre comme journée de manifestations de masse à Glasgow et ailleurs dans le monde.
Ajout: Les travailleuses de CPE affiliées à la CSN en grève le 24 septembre
Leur manifestation faisait partie de la manifestation climatique!
Pendant que sous le soleil de l’après-midi du 24 septembre se déroulaient les manifestations climatiques, sous la pluie matinale du même jour plusieurs centaines de travailleuses de centres de la petite enfance (CPE) manifestaient alors que plus de 10 000 de leurs consœurs faisaient la grève pour la journée afin de hausser un salaire abyssal. Elles demandent la parité avec le milieu scolaire ce qui assurerait la survie du réseau car « [p]lusieurs CPE sont à la limite de faire des bris de service. […] Ça, ça veut dire qu’on rappelle les parents et on dit : ‘Désolé, mais il n’y a personne [pour s’occuper de votre enfant]’ » (Radio-Canada) de dire la présidente du syndicat de la région de Québec.
On oublie trop souvent que ces emplois sont par définition écologiques car ils ne nécessitent presque aucune énergie mécanique, encore moins fossile, mais beaucoup d’énergie humaine. Leur but est de créer de riches relations sociales, du tissu de société, lesquelles sont un antidote à la consommation de masse dont les bases matérielles sont le travail aliénant pour le profit qu’il soit à la chaîne, sous haute surveillance électronique ou isolé devant son ordinateur dans un cubicule ou à la maison. Leur travail humain avec des humains fait partie intégrante de la société alternative de prendre soin des gens et de la terre-mère. Il aurait fallu une délégation de ce syndicat aux manifestations climat. C’eut été le début du commencement de ce surgissement syndical apte à transformer le mouvement climatique-biodiversité en ce réalisme qui demande l’impossible.
Marc Bonhomme is a long-time socialist activist, economist and writer on the Quebec left.
Endnotes:
- ↩ Quebec premier François Legault, in the face of major public protests, is promoting construction of a car and truck tunnel between Québec City and its suburban communities on the south shore of the St. Lawrence River, to supplement the two existing bridges.